LES LEVERS DES ASTRES DE LA FELICTÉ - XVI° siècle

Ala fin du XVI siècle, en 1582, à Stambaul, le savant Al=Sooudi écrivait pour le

Sultan Mourad III un ouvrage d'astrologie dont le titre indique assez 1'objet :

Les levers des astres de la félicite et les sources de la souveraineté. La même année,

le livre était copie pour la Sultane Fatima, fille du Padishah de Stamboul, Ombre d'Allah

sur le monde. Le calligraphe et enlumineur était un certain Osman dont on connaît

encore une oeuvre d'histoire : La couronne des Chroniques.

Dans ce manuscrit se trouve une splendide suite des douze signes du zodiaque dont

nous donnons ici le Verseau, vieil homme tirant 1'eau d'un puits. Pour augmenter

1'agrement de son ouvrage, Osman ajouta des tableaux inspires du livre des Merveilles

de la création, cette sorte d'encyclopédie scientifique qui eut tant de vogue en Orient.

Nous en avons extrait ces curieuses représentations de singes, ainsi que ce phénix, oiseau

pouvant vivre dans les Flammes. Viennent ensuite divers anges ou démons. L'ange rouge

est monte sur un lion et tient d'une main un sabre et de 1'autre une tête. Un autre ange

accompagne de deux démons, tient un chrétien par les membres inférieurs.

Apres le déclin de la puissance de Mourad, le manuscrit fut transporte en Egypte.

C'est là que le trouva 1'armee française, sous la Révolution. Au premier feuillet, on lit

une mention de la main du bibliothécaire Langlès attestant que le manuscrit fut pris

au Caire par le général Bonaparte, et que ce fut le " citoyen " Monge qui le remit en

son nom à la Bibliothèque Nationale. C'est aujourd'hui le ms. Supplément turc 242

Emile A. VAN MOÉ

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